Notre histoire
Le cégep de Saint-Laurent s’est établi sur près de 170 ans. L’état actuel de cette vénérable institution est le résultat d’une multitude de constructions, d’aménagements et de modifications qui lui confèrent une grande valeur historique et architecturale.
Évolution historique
Le contexte est propice à la venue d’une communauté de Sainte-Croix et à la préparation de leur arrivée. Deux causes expliquent la venue d’une communauté de la Congrégation de Sainte-Croix à Saint-Laurent:
- L’arrivée de l’abbé Saint-Germain à Saint-Laurent dans le contexte d’un conflit entre le curé précédent et un groupe d’habitants quant à la localisation du nouveau presbytère ;
- La piètre situation de l’éducation des jeunes à Saint-Laurent, un dossier dont le curé Saint-Germain s’empare avec la collaboration de Mgr Bourget pour persuader le père Moreau de dépêcher une communauté enseignante à Saint-Laurent.
La préparation de l’accueil des religieux à Saint-Laurent est effectuée sur deux fronts :
- Mgr Bourget procède à plusieurs voyages en France, et le curé Saint-Germain communique à quelques reprises avec le père Moreau, supérieur de la Congrégation de Sainte-Croix, pour le convaincre de mandater une communauté à Saint-Laurent;
- Le curé Saint-Germain rassemble les ressources matérielles nécessaires pour persuader le père Moreau d’envoyer un groupe de religieux à Saint-Laurent. Il obtient le lot 404 (34 arpents) en 1837 et en 1841, pour donner un terrain où les enseignants pourront implanter leur institution.
Il acquiert la maison aujourd’hui sise au 696, avenue Sainte-Croix, pour loger les religieux et servir d’école temporaire à leur arrivée, en attendant la construction de l’établissement scolaire sur le lot 404 en face.
L’arrivée des religieux de la Congrégation de Sainte-Croix en 1847 à Saint-Laurent est décevante. Ils disposent de ressources matérielles de piètre qualité : leur maison temporaire n’est pas en état d’accueillir des élèves, et le lot 404 qui leur est offert par le curé Saint-Germain est un terrain marécageux difficilement constructible.
La conciliation entre deux perspectives divergentes de l’instruction canadienne-française catholique conduit à la mise sur pied d’une école modèle à Saint-Laurent (qui constitue l’embryon du Collège de Saint-Laurent) et l’école paroissiale promise.
Le complexe scolaire primitif de l’Académie industrielle est donc orienté vers son adéquation avec l’école de métiers et un mode de vie autarcique :
- Construction du volume principal en 1850-1852 ;
- Construction d’une grange, d’une étable et d’un poulailler en 1853 ;
- Construction de la maison blanche (ateliers) en 1854 ;
- Aménagement d’un potager.
Le père Moreau, supérieur de la Congrégation de Sainte-Croix, visite la communauté à Saint-Laurent dans le but d’abandonner la mission et de rapatrier la communauté en France. Cet événement stimule le développement de l’établissement et le projet d’introduire le cours classique à Saint-Laurent :
- Aménagement du cimetière des religieux à l’arrière de l’Académie industrielle en 1858 ;
- Aménagement d’une levée le long du ruisseau et autour du terrain de l’institution pour contrôler les inondations de la propriété en 1858 ;
- Construction d’un escalier en forme de fer à cheval pour donner accès à l’entrée principale de l’Académie industrielle en 1859.
De l’Académie industrielle au Collège de Saint-Laurent : introduction du cours classique et relation paradoxale avec le Collège Notre-Dame.
Malgré l’opposition de Mgr Bourget à l’égard de la formation de nouveaux grands collèges classiques, l’Académie industrielle de Saint-Laurent devient le Collège de Saint-Laurent, dans le sillage de l’introduction du cours classique en 1862.
Des constructions et aménagements améliorent les installations du Collège :
- Construction du caveau en 1861 ;
- Ajout d’un étage au bâtiment principal en 1862 ;
- Remblayage du parterre avant et aménagement d’un champ de balle en 1863 ;
- Construction de l’aile perpendiculaire de la chapelle en 1863-1864 ;
- Construction du gymnase en 1866.
La fondation du Collège Notre-Dame à Côte-des-Neiges par les religieux de Sainte-Croix menace la survie du Collège de Saint-Laurent :
- Sous des prétextes d’agrandissement et d’isolation d’une partie des élèves pour enrichir leur formation, la fondation du Collège Notre-Dame est principalement effectuée dans une perspective de contrôle régional de l’instruction au nord-ouest de Montréal. Le contexte d’une concurrence entre les communautés religieuses enseignantes en territoire montréalais chapeaute cette situation;
- Les nombreuses qualités du site du Collège Notre-Dame font en sorte que la Province canadienne de la Congrégation de Sainte-Croix préfère investir dans l’institution à Côte-des-Neiges plutôt que celle à Saint-Laurent : elle y voit un avenir plus florissant;
- Cette instabilité et la dépréciation du Collège de Saint-Laurent aux yeux de la Province canadienne conduisent à l’érection controversée du collège de brique à Saint-Laurent en 1873, dont la construction est une erreur;
- L’ajout de la crise financière de la fin des années 1870 à la situation déjà tendue à Saint-Laurent génère plusieurs rumeurs et propositions de déménagement du Collège, qui sont abandonnées.