Cette année, les projets de groupe prévus à l’international ont été convertis en projet d’internationalisation à domicile. L’objectif d’une série de 3 articles est de faire rayonner des projets d’internationalisation à domicile qui ont eu lieu cette année au sein du cégep. Au cours de la dernière année, des idées innovantes et inspirantes sur de nouvelles façon d’aborder l’international et l’interculturel ont été développées. Ces nouvelles façons de faire méritent d’être partagées, particulièrement avec la communauté enseignante, afin de rendre accessible cette riche expérience.
Le cœur du projet
Depuis maintenant 10 ans, le projet Correspondant à l’étranger se démarque en proposant une formule unique en Sciences humaines dans le réseau collégial. Chaque année, un groupe de finissants et de finissantes réalise un documentaire, en lien avec leur cours Démarche d’intégration des acquis en Sciences humaines (DIASH), lors d’un stage de deux semaines dans un pays étranger.
Tout au long de l’année, d’abord avec le cours d’Initiation pratique à la méthodologie en sciences humaines (IPMSH), mais plus particulièrement à travers le cours de DIASH, les étudiants et les étudiantes mettent à profit leur parcours en Sciences humaines en réutilisant leurs apprentissages dans les différentes disciplines pour comprendre et analyser les enjeux liés à la destination de stage, en plus d’obtenir une formation professionnelle en technique documentaire. Tout cela, dans l’objectif de mettre à profit cette technique afin de l’utiliser comme moyen de diffusion et de vulgarisation de la connaissance scientifique.
Dans le contexte pandémique de cette année, comment faire pour se réinventer et préserver la motivation et l’intérêt du groupe déçu de ne pouvoir partir à l’international ? C’est avec beaucoup de créativité et d’adaptation que les quatre enseignants et enseignantes responsables ont proposé une alternative enrichissante et stimulante au groupe. Pour assurer l’intégration des compétences sur des enjeux de citoyenneté dans un contexte de mondialisation, une règle était de mise, l’aspect humain et les échanges entre communautés de milieux distincts devaient être conservés.
Innover pour se réinventer : les défis et les coups de cœur
En gardant présent l’objectif pédagogique et scientifique du projet, la région de la Gaspésie s’est avérée une alternative attrayante pour aborder les sujets d’étude aussi divers que les « safe space » pour les communautés LGBTQ dans cette région, l’architecture, les communautés ethniques de la Gaspésie, l’économie locale ou encore comparer la culture rurale et urbaine. En y réfléchissant, quoi de plus opportun qu’un partenariat gagnant-gagnant avec le campus de Carleton-sur-Mer du Cégep de la Gaspésie pour acquérir les connaissances du milieu d’étude, établir des liens et enrichir l’expérience. La collaboration étroite qui s’est développée avec le personnel enseignant enthousiaste et motivé a permis d’établir une belle synergie qui s’est renforcée tout au long de la session. Malgré toute la volonté du monde et les partenariats développés, une autre déception attendait les étudiants et les étudiantes, puisque les restrictions sanitaires ont empêché les déplacements entre régions. Le tournage a finalement eu lieu à Montréal, mais l’objectif pédagogique étant demeuré le même, il a été atteint par les étudiants et les étudiantes de DIASH.
Il faut reconnaître que cette année bien particulière et semée d’embuches a permis d’innover, notamment sur le plan technologique. Fort des conseils et de l’expertise de leur formateur de longue date Philippe Lefebvre, le projet Correspondant à l’étranger a introduit l’utilisation d’un nouveau logiciel gratuit de montage cinématographique. Dorénavant, grâce à ce nouveau logiciel, les étudiants et les étudiantes peuvent réaliser le montage de leur documentaire directement sur leur ordinateur, peu importe leur destination de tournage, et sans devoir se déplacer au Cégep. Une flexibilité que n’offrait pas le logiciel précédemment utilisé et qui permet à tous les étudiants et les étudiantes de se pratiquer rapidement aux joies du montage !
De nouvelles perspectives pour l’avenir
Les défis surmontés de cette année, qui demeureront sans aucun doute gravés dans nos mémoires, laisseront tout de même de belles perspectives pour l’avenir. La situation d’isolement a probablement été un moteur pour tisser des liens avec des communautés et des partenaires près de chez nous. Autant pour le corps enseignant que pour les étudiants et les étudiantes, le développement de collaborations tout au long de l’année est définitivement une pratique enrichissante et stimulante de part et d’autre qui mérite d’être mise de l’avant à l’avenir. À ce titre, les conférences en ligne seront conservées et permettront de rapprocher les correspondants et les correspondantes de leur futur milieu d’accueil à l’étranger.
Quant aux technologies, elles ont fait leurs preuves cette année, notamment pour l’enseignement et le montage cinématographique. Considérant les avancées, pourquoi ne pas poursuivre sur cet élan en créant des capsules vidéos comme tutoriels complémentaires aux formations pour renforcer l’acquisition de compétences techniques en cinéma ?Nous sommes tous et toutes d’accord pour dire que le meilleur indicateur de réussite pour le projet est la satisfaction des étudiants et étudiantes. En ce sens, les commentaires reçus et le fait que 3 des 4 groupes aient poursuivi la réalisation d’un documentaire additionnel facultatif en collaboration avec le CCTT-PSN ARTENSO à la fin de leur projet sont définitivement un gage de satisfaction.
Pour l’année 2021-2022, l’équipe a bon espoir de pouvoir faire découvrir aux futurs correspondants et correspondantes de nouveaux horizons, d’ici ou d’ailleurs ; mais surtout, comme chaque année, de leur transmettre le gout pour ce médium qui leur permet de communiquer les Sciences humaines autrement.
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