Le cégep de Saint-Laurent a mesuré pour la première fois ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et réalisé son premier bilan carbone pour l’année scolaire 2021-2022. Cette initiative s’inscrit dans le contexte de la crise environnementale et l’urgence d’agir, bien sûr, et dans le plan d’action pour l’écologisation du réseau des cégeps 2022-2024, qui veut encourager la carboneutralité d’ici 2030.
L’exercice, qui a été mené du 1er juin 2021 au 31 mai 2022, a permis d’établir que les GES émis par le Cégep étaient d’au moins 3 757 tCO₂–éq1 (certaines données importantes comme le transport n’ont pas pu être incluses). Pour s’imaginer ce que cela représente, le calculateur de carbone boréal indique que cela équivaut à environ:
- 3 757 allers simples de Montréal à Vancouver en voiture
Les données incluses
Il existe trois champs d’émissions de GES: les émissions de champ 1 ont lieu directement au niveau du Cégep. Elles incluent les émissions liées à la consommation de gaz naturel et de mazout, à l’utilisation de véhicules et aux pertes ou au remplacement de gaz réfrigérants.
Les émissions de champ 2 sont quant à elles liées à l’énergie importée, soit la consommation d’électricité. Elles sont indirectes puisqu’elles sont engendrées au moment de la production, à la centrale hydroélectrique.
Finalement, les émissions de champ 3 ont lieu en amont et en aval des activités du Cégep. Autrement dit, pour arriver à fonctionner, le Cégep encourage indirectement des activités qui émettent des GES, comme les émissions découlant de la chaîne d’approvisionnement qui fournit des biens et services, les voyages d’affaires et étudiants, les déchets ainsi que la consommation de papier et d’eau.
Toutes les données incluses dans le bilan 2021-2022 se trouvent dans les graphiques ci-dessous:
Graphique 1 : Émissions par question et par champ en tCO₂-éq
Comme on peut le constater:
- les émissions de champ 2 sont les moins importantes avec seulement 0,26% des émissions globales du Cégep
- les émissions de champ 1 représentent quant à elles 34,6% des GES du Cégep, en grande partie à cause de la consommation de gaz naturel
- les émissions indirectes du champ 3 qui sont les plus importantes avec 63,3% des émissions mesurées. Parmi celles-ci, ce sont les biens et les services achetés qui émettent le plus de GES. Ce sont notamment les produits en aluminium, les réparations et l’entretien qui sont responsables du plus d’émissions. Regardez le graphique 2 pour plus d’informations.
Le prochain bilan
Certaines données n’ont pas été incluses dans ce premier bilan, mais seront incluses dans les prochains. Par exemple, celles liées aux déplacements domicile-Cégep de la communauté ont été récoltées cet automne et feront partie des calculs du bilan 2022-2023. De la même façon, des données sur le télétravail et la nourriture consommée à la cafétéria seront aussi incluses dans les prochains bilans.
Conclusion
Grâce à ce premier bilan, on a maintenant une bonne idée de l’empreinte carbone globale du cégep de Saint-Laurent et de ses plus grandes sources d’émissions. Cela permet de prévoir les actions à mener afin de protéger l’environnement et lutter contre les changements climatiques. Parmi celles-ci, on retrouve:
- Diminuer la consommation de gaz naturel liée au chauffage: Le Cégep renouvellera totalement sa centrale thermique afin d’utiliser un système de chauffage biénergie à haute efficacité. Ceci permettra l’utilisation d’une énergie renouvelable qui entrainera une réduction importante d’émission des gaz à effet de serre (GES) à court terme. L’objectif étant une utilisation à 100% d’énergie renouvelable à compter du 1er janvier 2031.
- Réduire la quantité de déchets envoyés à l’enfouissement: Faire des événements zéro déchet, ajouter des unités de tri, retirer les poubelles des salles de classe et des bureaux du personnel, revaloriser les matières résiduelles, sensibiliser la communauté au zéro déchet, au recyclage, au compostage, etc.
- Encourager la mobilité durable: Ajout de bornes de recharge pour les voitures électriques, sensibilisation aux impacts de la voiture, réaménagement du campus, covoiturage, etc. Il est cependant clair que chaque personne doit faire sa part et réduire au maximum son utilisation de l’auto-solo pour réduire les émissions de GES causées par le transport.
- Poursuivre la compensation des émissions liés aux projets internationaux: Certains projets incluent dans leur budget la compensation carbone de leurs activités par la plantation d’arbres. Le Cégep planifie donner une formation à ce sujet à ceux et celles qui ne le font pas encore.
- Réduire la consommation de papier : Une diminution de 20% des notes de cours non vendues est visée.
- Réaliser le Plan des aménagements extérieurs et le Plan de drainage écoresponsable: Ces plans permettront, entre autres, d’encourager les transports alternatifs, d’augmenter la biodiversité, de réduire les îlots de chaleurs et la quantité de polluants dans l’eau.
- Déployer un parcours écocitoyen dans plusieurs programmes d’études afin doter la communauté étudiante d’aptitudes et de compétences élargies pour soutenir la transition écologique.
Régler la crise environnementale exige la participation de l’ensemble de la communauté de Saint-Laurent. C’est une responsabilité partagée par tous et toutes d’y mettre l’énergie, le courage et la créativité pour y arriver.
Pour obtenir ces résultats, les données ont été comptabilisées dans le logiciel Ecometrica doté d’un module analytique permettant de calculer les émissions en temps réel.
Les GES mesurés
Le logiciel inclut les 7 GES du protocole de Kyoto soit le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), les hydrofluorocarbures (HFC), le trifluorure d’azote (NF3), l’hexafluorure de soufre (SF6) et le perfluorocarbure (PFC).
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